Faits
Selon le verdict, Monika K., âgée de 19 ans, et son mari se sont rendus en Syrie et ont rejoint l’État islamique (EI) en février 2014.
Pendant que son mari était déployé en tant que combattant en Syrie et en Irak, Monika K. s’occupait du ménage commun. Le couple a reçu un soutien financier de la part de l’EI sur une base mensuelle. Au printemps 2015, le couple a emménagé dans une maison bien équipée dans la ville irakienne de Hit, fournie gratuitement par l’EI. Les anciens résidents légaux avaient fui ou avaient été déplacés par l’EI.
Après la mort de son premier mari dans les combats en 2015, Monika K. a épousé deux autres combattants de l’EI. Elle a vécu avec eux dans divers endroits sous la domination de l’EI en Irak et en Syrie et a tenu le ménage, pour lequel elle recevait une rémunération de la part de l’EI.
En mars 2019, les forces kurdes ont arrêté Monika K. et l’ont emmenée au camp de réfugiés d’al-Hol, dans le nord de la Syrie. Dans le camp, elle aurait dirigé un réseau de dons pour les femmes membres de l’EI. En décembre 2019, elle a été sortie clandestinement d’al-Hol par un membre de l’EI de haut rang et est devenue sa « seconde épouse » selon les rites islamiques. Le couple s’est installé à Idlib, où Monika K. a continué à faire campagne pour obtenir un soutien financier pour les membres de l’État islamique, en particulier en ce qui concerne leur retour des camps de réfugiés vers l’organisation. En outre, elle était apparemment disponible pour recevoir les fonds et entretenait des contacts entre les collecteurs de fonds en Allemagne et les femmes membres de l’EI en Syrie.
En septembre 2020, Monika K. a été arrêtée par les forces turques et est restée en détention turque jusqu’à son retour en Allemagne le 11 mars 2022.
Procédure
À son arrivée en Allemagne, elle a été arrêtée et placée en détention.
Le 9 août 2022, le procureur fédéral a officiellement inculpé Monika K. de crimes de guerre et d’appartenance à une organisation terroriste étrangère devant le tribunal régional supérieur de Düsseldorf.
Le 14 février 2023, le tribunal régional supérieur de Düsseldorf a reconnu Monika K. coupable d’appartenance à une organisation terroriste à l’étranger et de crimes de guerre contre la propriété et d’autres droits, et l’a condamnée à une peine pour mineurs de trois ans et six mois. Les années qu’elle a passées en détention kurde ont été prises en compte dans cette condamnation. Le tribunal a maintenu l’ordre de détention à l’encontre de l’accusée.