Faits
Amer Tarak A. aurait fondé l’association Liwa Jund al Rahman (Brigade des soldats de la miséricorde) dans la province syrienne de Deir ez-Zor en février 2013 et en serait le chef depuis lors. Le groupe Liwa Jund al Rahman était un groupe rebelle armé dont l’objectif était de renverser le régime syrien par la force. Il a d’abord déclaré son allégeance à l’Armée syrienne libre, mais a ensuite poursuivi un programme islamiste. Depuis 2013, l’association a participé à plusieurs reprises à des opérations de combat contre l’armée syrienne.
En juin 2013, le groupe armé Liwa Jund al-Rahman, qui aurait été dirigé par Amer Tarak A., ainsi que Jabhat al-Nusra et d’autres groupes djihadistes, ont lancé un raid sur le village de Hatlah, près de Deir ez-Zor. L’opération, décrite comme une « purge », visait la population chiite qui y vivait. Jusqu’à 60 résidents chiites ont été tués, et les autres ont été contraints de fuir vers d’autres régions de la Syrie ou à l’étranger. Des pillages ont également été commis. Le résultat de cette opération a été l’éradication de la présence chiite à Hatlah.
En juillet 2014, Amer Tarak A. aurait rejoint l’Etat islamique (EI) et placé le groupe armé Liwa Jund al-Rahman, y compris tous les combattants, l’équipement et les finances, sous le commandement de l’EI. Lors de la prise par l’EI de la ville d’Al-Mayadin et de l’action militaire contre la tribu Al-Shu’aytat dans la région de Deir ez-Zor à la fin du mois de juillet 2014, le suspect aurait dirigé les combattants de son ancienne association.
Procédure
Le 6 septembre 2023, le ministère public fédéral, agissant sur la base d’un mandat délivré par le juge d’instruction de la Cour fédérale de justice le 22 août 2023, a arrêté Amer Tarak A. à Kiel. En outre, les locaux du suspect ont été perquisitionnés.
Le même jour, le suspect a été présenté au juge d’instruction de la Cour fédérale de justice, qui a ordonné sa mise en détention provisoire.
Le 20 mars 2024, Amer Tarak A. a été inculpé de crimes de guerre sous forme de déplacement forcé, de pillage et de destruction, ainsi que d’appartenance aux organisations terroristes étrangères Liwa Jund al-Rahman et EI.
Le ministère public fédéral a décidé de joindre la procédure d’Amer Tarak A. à celles de Basel O., accusé d’appartenance aux organisations terroristes étrangères Liwa Jund al-Rahman et EI, et de Sohail A.. Le procès des trois suspects s’est ouvert le 16 septembre 2024 devant le tribunal régional supérieur de Munich.
Le 11 novembre 2025, le tribunal régional supérieur de Munich a condamné Amer Tarak A. à 9 ans et 10 mois de prison pour crimes de guerre et direction d’une organisation terroriste étrangère.